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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/47

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Je sais bien moi ; ma tante a demandé le divorce pour cela.

Olympe ne répondait que par des soupirs aux propos extravagans de ses compagnes ; elle n’osait parler de son père, même à Clarisse et à Amélie, ses meilleures amies. La plus légère indiscrétion pouvait coûter la vie au comte. Olympe regardait l’obligation de rejoindre son père comme une raison sans réplique pour tout quitter à l’instant même. Pourtant elle éprouvait de vifs regrets de changer son genre de vie. Olympe était une personne studieuse et très-avide d’apprendre ; n’ayant jamais étudié qu’en pension, elle se figurait que hors des classes tout travail intellectuel devenait impossible. Elle regrettait donc les arts, dont sa mauvaise éducation de pension ne lui permettait pas de séparer les succès qu’elle avait obtenus du brillant auditoire qui l’avait couronnée ; elle regrettait son institutrice, Mlle Desrosiers ; elle regrettait les pensionnaires, ses compagnes. Combien elle allait se trouver isolée quand elle serait seule avec son père ! son père, pour qui elle aurait