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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/72

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pavé. Après plusieurs ricochets à travers des rues étroites où l’on n’avançait que par sauts et par bonds, tels que madame d’Iserlot croyait toucher à son heure dernière, le patachon, qui n’avait rien voulu changer à l’allure de son coursier, insensible qu’il était aux plaintes de voyageurs, aux aboiemens des chiens et aux complimens de bienvenue des commères placées sur leurs portes pour le voir passer, mit son cheval au pas : on commençait à monter une avenue plantée de noyers. Cette partie de la côte était aussi roide, mais plus longue que celle descendue pour arriver au bourg ; c’était la fin du voyage, on respirait.

Olympe voulut monter cette avenue à pied. Madame d’Iserlot, tremblant qu’il ne prit au cheval une nouvelle velléité de trotter, quitta aussi la patache. Prenant le bras de sa jeune parente, elles avancèrent toutes deux marchant sur un gazon fin et côtoyant de beaux arbres dont les branches chargées de fruits rasaient presque le sol. Cependant l’ensemble de cette scène n’avait rien de gai ; on touchait