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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/83

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parole qu’Olympe était résignée à porter le fardeau dont vous prétendez l’accabler ; mais vous l’entendez, la pauvre enfant s’en effraie avec raison. Pourquoi suis-je resté en France ! que pouvait-il m’arriver de pis ? au moins je n’étais à charge à personne.

— Oh ! mon père, vous ne m’avez pas comprise.

Olympe voulut expliquer comment des répugnances fondées sur son respect filial ne pouvaient diminuer en rien son dévoûment, mais M. de Saint-Julien ne l’écoutait plus qu’avec distraction, tout occupé qu’il était de l’appréhension d’une nouvelle attaque d’un rhumatisme goutteux auquel il était devenu sujet. Le souper que l’on servit init fin à cet entretien ; sa somptuosité égaya même les convives. L’abbé était encore sensible à la bonne chère, il retrouvait à table tout le brillant de son esprit. Olympe n’avait qu’entrevu son père, et déjà sa pénétration féminine lui faisait découvrir qu’elle devait le distraire de ses chagrins, et non les lui mettre sous les yeux par des compassions inop-