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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/92

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ces ormes vénérables fournirait au marchand de bois, Olympe rêvait au temps où ces ombrages étaient l’une des merveilles de la contrée, à ces temps où la terre n’était pas mesurée aux gentilshommes, seulement selon leurs besoins, mais encore selon leurs goûts et leurs plaisirs. Ce retour vers le passé fut d’autant plus douloureux à Olympe que les grandes fortunes territoriales lui paraissaient, ainsi qu’à tout observateur superficiel, devoir plutôt changer de mains qu’être détruites ; et que tant qu’il y aura ici-bas des heureux selon le monde, ceux qui ne détachent pas leurs yeux de la terre seront enclins à dire : pourquoi ceux-là et non pas moi ? Certes Olympe aurait dû combattre ce sentiment au lieu de s’y livrer ; mais il la faut excuser, elle n’avait pas seize ans, et son éducation religieuse était demeurée bien incomplète.

Quand il fut question de décider du sort des bâtimens, Olympe se montra tout autrement disposée qu’elle ne l’était pour le parc. Penchée sur un plan du manoir féodal de Saint Julien, retrouvé dans la chambre des