Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/146

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Cependant, lorsqu’elle connut que je désirais la questionner « pour le Vesper », ses traits se détendirent et, presque poliment, elle m’invita à entrer chez elle.

Je ne lui avais, jusque-là, jamais adressé la parole. C’est pourquoi je lui demandai :

— Vous me connaissez, Rose ?

— Oui, oui ! Je vous ai vu souvent devant ma maison. C’est Le Gall du Stiff, qu’on vous appelle, mais vous êtes un étranger.

Et tout de suite, elle voulut savoir en quoi le Vesper pouvait bien m’intéresser.

Je lui répondis qu’un de mes amis souhaitait de posséder un récit complet de son bel acte d’héroïsme pour le faire paraître dans une publication. Sa figure s’éclaira tout à fait. Mais, soudain coléreuse, Rose Héré s’élança sur deux poules qui avaient envahi la salle où nous étions. Les intruses se sauvèrent avec vacarme.

— Vous avez encore une poule noire sous la table, ici, lui dis-je.

— Celle-là, elle peut rester, fit-elle. C’est « mon poule ».

— Les autres ne sont donc pas à vous ?

— Si. Elles sont à moi. Mais celle-là, c’est mon poule !