Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/261

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lettres timbrées de pays très lointains ; elle souffre de fièvres intermittentes qu’on ne contracte que sous les tropiques. Un jour qu’elle s’en plaignait à moi, j’ai reconnu une affection localisée dans le sud-américain. Je lui ai même indiqué un remède. Elle porte, enfin, sous le pouce, un tatouage fort curieux et particulier aux indigènes des Nouvelles-Hébrides.

» J’ai questionné le Lloyd. À ma requête, l’agence britannique m’a adressé une fiche relatant l’histoire de ce malheureux bateau, le Swansea III (le nom est bien exact) de la Compagnie Packenham, Firks and Son, de Liverpool.

» Voici douze ans, exactement, que ce navire a disparu et toutes les enquêtes poursuivies ont donné lieu de croire qu’il n’avait pas sombré. La conviction générale des intéressés est qu’il fut débaptisé, puis maquillé et l’on conjecture qu’il fait actuellement du trafic dans les eaux australiennes.

» Et, n’oubliez pas qu’à la même époque, on trouva dans la baie de Béninou une bouée qui portait l’inscription « SS. Swansea III Liverpool » et les débris d’un canot. Si donc, j’avais une explication à hasarder, je dirais qu’après la mutinerie de l’équipage, après l’incarcération du capitaine en vue d’Ouessant et l’arrêt