Page:Say - Œuvres diverses.djvu/277

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la colline, une forêt de mâts. Je crus que c’était une illusion ; et quand on m’eut affirmé que c’était véritablement un port, et que ce que je voyais sur cette colline étaient bien réellement des navires qui venaient de traverser l’Océan, je m’imaginai qu’on voulait abuser de ma crédulité. Nous continuâmes notre route, et, à force de monter, nous arrivâmes au boni de l’eau. Là, je vis en effet le canal qui, au travers de l’Écosse, joint les deux mers ; je vis de nombreux navires, des magasins, des charpentiers de vaisseaux, des matelots, tout ce qu’on voit dans un port de mer. Dès lors, je n’ai cru à l’impossibilité de rien en ce genre : et maintenant je ne doute nullement que nous ne joignions bientôt, au-dessus de Paris, le haut avec le bas de la Seine, et que nous ne montrions de même un port couvert d’embarcations sur les hauteurs de la Villette.