Page:Say - Œuvres diverses.djvu/369

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produits materiels, est mieux pourvue en jouissances qu’une societe on il s’en produit peu. II s’y trouve une plus grande masse de besoins sa- tisfaits. Cette doctrine exist^it; elle avaitete professie quandM. Storch ecrivait, et il a donne de frequentes preuves que l’ouvrage ou elle est consignee, ne lui etait pas inconnu. Je dis qu’il revient, malgre" lui y k cette doctrine, parce que dans toute la seconde partie, qu’il nomme Theorie de la civilisation, il pro- clame une autre doctrine comme etant sa decouverte et comme ren- versant la premiere; une doctrine oil il refuse le nom de produit an resultat des travaux qui ne s’exercent pas sur une matiere; ne saisis- sant pas l’analogie qu’il y a, par exemple, entre les travaux materiels d’un cuisinier, et les travaux immateriels d’un medecin qui, par des talents et des procedes sans doute fort inegaux en merite, concourent cependant, Tun et l’autre, k Futile but de ranimer nos forces et de nous conserver la sante. La sant^ et les autres biens internes que M. Storch represente conv- me des travaux immateriels ayant acquis une existence durable, sont seulement des r&ultats obtenus, non par 10 fait de l’existence de ces travaux, mais par le fait de leur consommation ; de meme que la oha- leur tfun homme bien v£tu, pe resulte pas de l’ existence de son habit, mais de la consommation qu’il en fait. Le fonds auquel nous devons les travaux immateriels, est le fonds des facultes industrielles des hommes. Ce sont ces facultes, les unes donnees par la nature, les autres acquises par le travail, qui mettent les hommes en etat de rendre des services qu’ils echangent d’abord contre de l’argent, et ensuite contre les objets varies dont le besoin so fait sentir a eux.