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CHAP. XV. — DES PROHIBITIONS.

mêmes ; mais quant aux produits que nous pouvons créer chez nous, pourquoi les tirerions-nous de l’étranger ?

Il nous est avantageux de les tirer de l’étranger si, avec les mêmes frais de production, nous obtenons ainsi une plus grande quantité de produits.

Expliquez-moi cela par un exemple.

Si nous tirons d’Allemagne 100,000 aunes de rubans de fil, nous importons une marchandise que nous pourrions produire immédiatement nous-mêmes, mais qu’il convient mieux d’importer que de fabriquer ; car leur fabrication nous coûterait, par supposition, 7,000 francs, tandis que nous les payons avec 2,000 mille aunes de taffetas qui ne nous coûtent que 6,000 mille francs de frais de production.

C’est fort bien si nous sommes admis à les payer en soieries ; mais ne serions-nous pas en perte s’il fallait les payer en argent ?

Rappelez-vous le précédent chapitre : comme nous n’avons point de mines d’argent, il faut toujours que nous fassions, avec des produits de notre sol et de notre industrie, l’acquisition de l’argent que nous payons à l’étranger. De toutes les manières, en dernier résultat, nous ne payons les produits étrangers qu’avec nos produits.