Page:Say - Catéchisme d’économie politique.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
3
CHAP. 1. – DES RICHESSES ET DE LA VALEUR

Comment peut-on faire la comparaison de la somme de richesses renfermée en différents objets ?

En comparant leur valeur. Une livre de café est, en France, au temps où nous vivons, pour celui qui la possède, une richesse plus grande qu’une livre de riz, parce qu’elle vaut davantage.

Comment se mesure leur valeur ?

En la comparant aux différentes quantités d’un même objet qu’il est possible, dans un échange, d’acquérir par leur moyen. Ainsi, un cheval que son maître peut, du moment qu’il le voudra, échanger contre vingt pièces d’or, est une portion de richesse double de celle qui est contenue dans une vache qu’on ne pourra vendre que dix pièces d’or.

Pourquoi évalue-t-on plutôt les choses par la quantité de monnaie qu’elles peuvent procurer, que par toute autre quantité ?

Parce qu’en raison de l’usage que nous faisons journellement de la monnaie, sa valeur nous est mieux connue que celle de la plupart des autres objets ; nous savons mieux ce que l’on peut acquérir pour deux cents francs, que ce que l’on peut obtenir en échange de dix hectolitres de blé, quoique au cours du jour ces deux valeurs puissent être parfai-