fraudeurs aux producteurs qui ne le sont pas ; elle oblige le gouvernement à prendre des moyens de répression qui sont odieux, à salarier des armées de commis et de gardes qui augmentent considérablement les frais de recouvrement.
Ne pourrait-on pas obtenir quelques bons effets des contributions, outre les besoins publics qu’elles sont destinées à satisfaire ?
Oui, en les faisant porter sur les consommations mal entendues. C’est l’effet que produisent les impôts sur les objets de luxe et les habitudes contraires à la morale.
Le gouvernement ne rend-il pas au public, par ses dépenses, l’argent qu’il lève sur le public par les contributions ?
Lorsque le gouvernement ou ses agents font des achats avec l’argent qui provient des contributions, ils ne font pas au public un don de cet argent ; ils obtiennent des marchands une valeur égale à celle qu’ils donnent. Ce n’est donc point une restitution qu’ils opèrent. Que penseriez-vous d’un propriétaire foncier qui, après avoir reçu de son fermier le loyer de sa terre, prétendrait lui avoir rendu son fermage, parce qu’il l’aurait employé tout entier à acheter le blé, le beurre, les laines du fermier ? Ceux qui pensent que le gouvernement rend à la nation, par ses