Page:Say - Catéchisme d’économie politique.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
CHAP. XI – DES ÉCHANGES ET DES DÉBOUCHÉS

l’échange que l’on fait de sa monnaie contre de la marchandise.

Quel but se propose-t-on quand on échange sa marchandise contre une somme de monnaie ?

On se propose d’employer cette monnaie à l’achat d’une autre marchandise ; car la monnaie ne peut servir à aucune autre fin qu’à acheter.

Qu’en concluez-vous ?

Que les ventes et les achats ne sont, dans la réalité, que des échanges de produits. On échange le produit que l’on vend et dont on n’a pas besoin, contre le produit qu’on achète et dont on veut faire usage. La monnaie n’est pas le but, mais seulement l’intermédiaire des échanges. Elle entre passagèrement en notre possession quand nous vendons ; elle en sort quand nous achetons, et va servir à d’autres personnes de la même manière qu’elle nous a servi.

Les échanges sont-ils productifs de richesse ?

Non, pas directement ; car rien ne produit de la richesse que ce qui ajoute à la valeur des choses en ajoutant à leur utilité. Or, des objets échangés ont passé dans des mains différentes, sans avoir, après l’échange terminé, une valeur courante supérieure à celle qu’ils avaient auparavant.