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120 BANQUE

Les branches d’opérations dans lesquelles se divise le commerce des banques peuvent se grouper ainsi qu’il suit

1° Le change, le commerce des monnaies et des métaux précieux, la création et l’émission de mandats et de billets de banque ; 2° La garde, comme entrepositaire, des valeurs et objets précieux, les virements et compensations, les dépôts à vue et à temps, l’émission des billets de banque ;

30 L’escompte, les avancés sur nantissements, les comptes courants avec ou sans chèques, les prêts sur hypothèques avec émission de lettres de gage ;

4° La spéculation sur valeurs de bourse avec arbitrages ; les reports ; les négociations d’emprunts ; la création et la consolidation de compagnies par actions ;

5° Les commissions de bourse, encaissements, émissions et placements à commission d’emprunts publics et particuliers, achats et ventes à commission sur consignation de marchandises, etc.

Selon que les banques s’occupent plus spécialement d’une partie quelconque de ces opérations, on distingue des banques ordinaires les établissements dénommés

Banques de dépôts et de virement ;

Banques d’escompte ;

Banques agricoles, hypothécaires, territoriales, foncières, immobilières ;

Banques mobilières ou Sociétés de crédit mobilier ;

Banques industrielles

Banques coloniales ;

Banques populaires ;

Banques d’émission ou de circulation.

Une étude spéciale sera consacrée à cette dernière catégorie d’institutions de crédit, qui sont les plus importantes au point de vue économique et dont le fonctionnement soulève et soulèvera toujours d’ardentes discussions théoriques et pratiques.

Nous donnerons en premier lieu quelques explications succinctes sur les opérations des diverses autres banques et sur la pratique des opérations auxquelles se livre une « banque », en prenant la banque dans son expression la plus générale.

Les Banques de dépôts et de virements sont des établissements qui reçoivent en dépôt les fonds des particuliers, des corporations, des sociétés, à des conditions déterminées et se chargent de payer et recevoir pour le compte de leurs déposants, de transférer ces sommes d’un compte à un autre au moyen d’une simple passation d’écriture appelée virement (V. COMPENSATION), qui opère remise de valeur sans

2. Classification des banques.

nécessiter aucun mouvement de numéraire. Les Banques d’escompte se chargent de prêter e de l’argent sur effets de commerce, billets à .t ordre, lettres de change ; elles se font payer pour ces prêts un intérêt qui s’appelle s « escompte ».

Les Banques agricoles, hypothécaires, territoriales, foncières, immobilières, comme leur titre l’indique, prêtent à l’agriculture sur hypothèque, sur immeubles, sur propriétés foncières et immobilières.

Les Banques mobilières sont celles qui s’occupent principalement de la négociation des s valeurs de bourse, des prêts sur titres, des arbitrages, des constitutions de sociétés, des émissions de valeurs.

e Les Banques industrielles s’occupent des s affaires industrielles non seulement par les opérations ordinaires d’escompte du papier qui en provient et d’ouvertures de comptes courants aux industriels et manufacturiers, mais par des participations directes, par la création et le placement de valeurs industrielles, d’actions, d’emprunts, etc.

Les Banques coloniales ont pour but depros curer des capitaux aux colonies et aux colons, s d’émettre des billets pour la circulation dans les colonies, etc.

Les Banques populaires sont créées pour fournir des capitaux à de petits artisans, commerçants, industriels, qui n’offrent pas une surface suffisante pour trouver des fonds auprès des grandes sociétés ou des banques t ordinaires ; ce sont en quelque sorte des établissements philanthropiques, dont le succès a été très grand en Allemagne et en Italie (V. SOCIÉTÉS COOPÉRATIVES et CAISSES D’ÉPARGNE), mais dont, jusqu’à présent, en France les résultats ont été médiocres.

3. Opérations de banque.

Le commerce de banque se ramène aux t principales opérations suivantes

1° Prêter des capitaux à ceux qui les sollicitent et offrent des garanties, ce qui donne naissance aux questions d’intérêt et d’escompte ;

2° Transporter les capitaux d’une place à une autre, d’où les opérations de change et les arbitrages ;

3° Recevoir les fonds des clients, payer pour eux, compenser leurs comptes, etc., par des recouvrements, des virements et l’usage des comptes courants.

L’intérêt (voy. ce mot) est la redevance payée au propriétaire d’un capital prêté, pour l’usage de ce capital. Lorsque le propriétaire du capital est le banquier lui-même, le taux est assez élevé et dépend du taux courant du marché et de l’évaluation des. risques que


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