Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/44

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posent des obligations et des charges auxquelles il n’est pas plus facile de se soustraire qu’aux véritables impôts.

La question des billets de banque, plus épineuse théoriquement, a moins d’inconvéniens dans la pratique. Pour la bien entendre, il faut connaître le fonds du système monétaire actuel de l’Angleterre, qui est assez curieux.

La banque d’Angleterre, est une compagnie particulière de capitalistes, qui escompte des lettres de change et se charge, moyennant une rétribution, de plusieurs services publics, comme du paiement des rentes sur l’État. Elle a successivement prêté au Gouvernement, non-seulement une somme égale aux fonds de ses Actionnaires, mais des sommes en billets de banque qu’elle a fabriqués pour cet usage, et qui, par conséquent, n’avaient d’autres gages que les obligations qu’elle recevait du Gouvernement en échange, obligations qui portent intérêt, mais dont le fonds n’est pas exigible, et qui, par conséquent, ne peuvent servir à l’acquittement des billets, dont elles ont provoqué l’émission[1].

  1. Voyez Ricardo. On the high price of Bullion, page 64.