Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/48

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à se meure en lingots, et les guinées ont disparu[1].

Les directeurs de la banque ont accru cette dépréciation, en ne refusant jamais d’escompter les lettres-de-change souscrites par les bonnes maisons de commerce, ce qui a porté les spéculations de quelques particuliers au-delà de leurs capitaux réels, aux dépens d’un capital fictif (les billets de banque) dont la valeur réelle et vénale décroissait en proportion de leur augmentation nominale[2].

  1. Cette quantité de guinées sortant de la circulation comme monnaie, et versées dans la circulation comme lingots, soit avant, soit après leur fusion, ont fait baisser en Angleterre la valeur du lingot d’or par rapport à toutes les autres marchandises, excepté par rapport à la monnaie de papier (les billets de banque) qui avait baissé encore davantage. De là les fortunes qui ont été faites pendant un temps (en 1810 et 1811) à extraire des guinées de l’Angleterre et à remettre en retour des lettres de change sur Londres. Les contrebandiers passaient les guinées au risque de leur vie ; et on leur payait ce risque ; mais ce n’étaient pas eux qui faisaient les spéculations.
  2. Voyez à cet égard les principes des directeurs de la banque, dans l’interrogatoire qu’ils subirent le 13 mars 1810, devant le comité de la chambre des communes, et les vrais principes fondés sur la nature des choses, établis dans l’excellente brochure de M. David Ricardo sur le haut prix des-matières d’or et d’argent.