Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/8

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tème économique qui est son trait saillant, et qui mérite de fixer notre attention.

Jusqu’en 1814, la France qui avait l’ascendant sur le Continent, et l’Angleterre qui l’avait sur les eaux, n’ont pu sérieusement se prendre corps à corps, et les nombreux combats qu’elles se sont livres sur l’un et l’autre élément, ne pouvant compromettre leur existence, ni même leur puissance, quelqu’affligeans qu’ils fussent d’ailleurs pour l’humanité, ne pouvaient, quant à leurs résultats, être considérés que comme des escarmouches. Mais leur effet total a été de priver pendant près de vingt-trois ans l’Angleterre de ses communications faciles et régulières avec le Continent, et la France, de presque toutes ses relations maritimes. Les colonies séparées de leurs métropoles, se sont rendues indépendantes, ou sont devenues la proie des Anglais, et tout le commerce d’outre-mer est tombé entre leurs mains. Sauf un petit nombre de navires aventuriers, dont la plupart même n’ont pu leur échapper, ce n’est que par leurs vaisseaux, ou du moins avec leur permission, que les denrées de l’Asie et de l’Amérique ont pu parvenir dans notre quartier du globe, et que les produits du sol et de l’industrie des Européens ont été portés dans les