Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cerait à se disperser ; l’humanité seule des entrepreneurs suffit, dans quelques circonstances, pour continuer une fabrication à laquelle les besoins ne répondent plus. Delà des désordres dans la marche de la production et de la consommation, plus graves encore que ceux qui naissent de la barrière des douanes et de la vicissitude des saisons. De là des productions inconsidérées, des recours à des moyens ruineux, des commerces bouleversés.

Je remarquerai en même temps que, quoique le mal soit grand, il peut paraître encore plus grand qu’il n’est. Les marchandises qui surabondent dans les marchés de l’univers, peuvent frapper les yeux par leur masse, effrayer le commerce par l’avilissement de leurs prix, et n’être pourtant qu’une fort petite partie des marchandises faites et consommées en chaque genre. Il n’y a pas de magasin qui ne se vidât en peu de temps, si