Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/16

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un entrepreneur de mines, l’argent est un produit dont il achète ce qui lui est nécessaire ; pour tous ceux entre les mains de qui cet argent passe ensuite, il n’est que le prix des produits qu’ils ont créés eux-mêmes par le moyen de leurs fonds de terres, de leurs capitaux, de leur industrie. En les vendant ils échangent d’abord leurs produits contre de l’argent ; ils échangent ensuite cet argent contre des objets de consommation. C’est donc bien réellement avec leurs produits qu’ils font leurs achats ; il leur est donc impossible d’acheter, de quelque objet que ce puisse être, pour une valeur plus considérable que celle qu’ils ont produite, soit par eux-mêmes, soit par le moyen de leurs capitaux et de leurs terres.

De ces prémisses j’avais tiré une conclusion qui me semble évidente, mais dont les conséquences paraissent vous avoir effrayé. J’avais dit : puisque chacun de nous ne peut acheter les produits des autres qu’avec ses