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Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/179

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qui n’ont d’autre revenu que celui qu’ils tirent de leurs talens, et qui sont dans l’opulence. Selon vous, ils ne seraient pas plus riches qu’un barbouilleur d’échoppes.

Il vous est impossible de le nier : tout ce qui a une valeur échangeable fait partie de nos richesses. Elles se composent essentiellement des fonds productifs que nous possédons. Ces fonds sont ou des terres, ou des capitaux, ou des facultés personnelles. De ces fonds les uns sont aliénables et non consommables, comme les terres ; les autres aliénables et consommables, comme les capitaux ; d’autres enfin inaliénables et cependant consommables, comme les talens, qui périssent avec celui qui les possède. De ces fonds sortent tous les revenus qui font vivre la société ; et, ce qui paraît paradoxal quoique parfaitement vrai, tous ces revenus sont immatériels puisqu’ils dérivent tous d’une qualité immatérielle qui est l’utilité. Les différentes utilités sorties de nos fonds productifs,