Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/19

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sont pas contre moi. Reportons-nous seulement à deux cents ans en arrière, et supposons qu’un négociant eût conduit, sur l’emplacement où s’élèvent maintenant les villes de New-York et de Philadelphie, une riche cargaison : l’aurait-il vendue ? Supposons que, sans tomber victime des naturels, il fût parvenu à y fonder un établissement d’agriculture ou de manufacture : y aurait-il vendu un seul de ses produits ? non, sans doute. Il aurait fallu qu’il les consommât tous lui-même. Pourquoi voyons-nous le contraire aujourd’hui ? Pourquoi, lorsqu’on porte, lorsqu’on fabrique une marchandise à Philadelphie, à New-York, est-on assuré de la vendre au cours ? Il me paraît évident que c’est parce que les cultivateurs, les négocians, et même à-présent les manufacturiers de New-York, de Philadelphie, et des provinces environnantes, y font naître, y font arriver des produits au moyen desquels ils acquièrent ceux qu’on leur offre d’un autre côté.