Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/31

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Je sais qu’on ne déracine pas un chêne aussi facilement qu’on arrache une mauvaise herbe ; je sais qu’on ne renverse pas de vieilles barrières, toutes pourries qu’elles sont, lorsqu’elles se trouvent appuyées par les immondices qui se sont amoncelées sous leur abri ; je sais que certains gouvernemens, corrompus et corrupteurs, ont besoin des monopoles et de l’argent des douanes, pour payer le vote des honorables majorités qui prétendent représenter les nations ; je ne suis point assez injuste pour vouloir que l’on gouverne dans le sens de l’intérêt général, afin d’obtenir toutes les voix sans les payer… mais en même temps pourquoi serais-je surpris que tant de systèmes vicieux aient des suites déplorables ?

Vous conviendrez aisément avec moi, monsieur, du moins je le présume, du mal que se font mutuellement les nations par leurs jalousies, par l’intérêt sordide ou par l’impéritie de ceux qui se donnent pour leurs