Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/37

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valeur de la chose produite, il en résulte un échange désavantageux, dans lequel on a consommé plus de valeur qu’on n’en a créé. Lorsqu’on a créé un produit qui vaut les services, les services sont payés par le produit, dont la valeur, se distribuant entre les producteurs, forme leurs revenus. Vous voyez bien que ces revenus n’existent qu’autant que le produit a une valeur échangeable, et qu’il ne peut avoir une telle valeur qu’en vertu du besoin qu’on en a dans l’état actuel de la société. Je ne fais donc pas abstraction de ce besoin, et je ne lui donne pas une appréciation arbitraire : je le prends pour ce qu’il est, pour ce que les consommateurs veulent qu’il soit. J’aurais pu vous citer au besoin la totalité de mon Liv. III, qui détaille les différentes manières de consommer, leurs motifs et leurs résultats ; mais je ne veux point abuser de votre attention, ni de vos momens : avançons.

Vous dites : « Il n’est nullement vrai, en fait, que les marchandises s’échangent tou-