Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/108

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nous rend sont une marchandise que nous consommons, pour notre bien,… et quelquefois pour notre mal. Mais ce n’est pas la faute du service ; de même que l’indigestion que nous donne un fruit, n’est pas la faute du fruit.

Quand ces biens nous sont donnés par la nature, comme la santé, l’attachement de nos femmes, ce sont des richesses gratuites, les plus précieuses de toutes, comme la lumière du soleil ; mais quand nous les demandons à des étrangers, à des gens qui ne nous doivent ni leur temps, ni leurs peines, il faut bien leur donner quelque chose en échange. C’est le cas des services rendus par nos domestiques.

Appliquez tout ce verbiage à ces demoiselles, et vous aurez l’explication d’une conséquence incontestable de la doctrine de Smith, quoique lui-même ne l’ait pas aperçue ; mais vous repousserez la conséquence, comme vous avez repoussé la doctrine de Smith, et moi je n’en serai pas moins le constant admirateur de vos talens et de vos vertus.


P. S. Je n’ai pas reçu votre longue note sur l’expédition désespérée de Bonaparte. Mais quel homme ! Il ne s’est jamais servi des belles parties de l’humanité ; car le fanatisme mili-