Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Permettez-moi encore une observation. À la page 21, vous dites qu’un manufacturier, pour savoir si son capital est accru, doit faire un inventaire de ses biens, où chaque chose soit évaluée selon son prix courant. Ce moyen ne lui apprendrait que la somme de sa monnaie est augmentée. Cela pourrait lui suffire, mais ne peut satisfaire l’économiste politique qui voudrait savoir quelle est l’augmentation réelle du capital. Pendant la dépréciation de notre monnaie (bank notes), beaucoup de gens crurent que la valeur de leur capital était accrue, tandis que, dans la réalité, elle était diminuée. Leur capital valait un plus grand nombre de livres sterling, qui achetaient moins de choses. La monnaie, aussi bien celle de métal que celle de papier, peut tomber de valeur, et, par conséquent, ne peut pas servir, six mois de suite, de mesure pour d’autres valeurs. Un accroissement de capital, par conséquent, ne peut être constaté que par le pouvoir de mettre en jeu une plus grande masse d’industrie, et d’ajouter aux produits des terres et de l’industrie du pays. Je sais bien que ce principe est le vôtre ; mais je crains que vous ne l’ayez perdu de vue dans le passage cité.

Le plaisir que je trouve à lire, à étudier les bons ouvrages d’économie politique, ne s’est