Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’eau dont nous nous servons sans les payer ; car c’est à la nature que nous devons l’abondance du fer, ses qualités physiques, la facilité de son exploitation, etc. Le seul degré d’utilité qu’on est obligé de payer (parce qu’il n’a pu être donné gratuitement) fait partie de nos richesses sociales ; c’est cette utilité dont il y a dans une livre d’or 2,000 fois plus que dans une livre de fer.

« M. Say, dites-vous (page 336), oublie toujours la différence essentielle qu’il y a a entre la valeur en utilité et la valeur échangeable. » Sans doute, je la néglige ; car, en économie politique, nous ne pouvons nous occuper (si ce n’est accessoirement) que de la portion d’utilité qui a été donnée avec des frais, car l’utilité sans valeur ne saurait entrer dans l’appréciation de nos biens ; pas plus qu’une santé robuste, si ce n’est pour remarquer la jouissance qui en résulte.

À l’égard de l’exemple ingénieux que vous me citez dans votre lettre, de deux pains égaux en qualité, égaux en valeur ; l’un, qui a été produit sur une terre dont le fermier paie un gros fermage ; l’autre, sur une terre dont le fermier paie peu ou rien, cette hypothèse me paraît exposer votre doctrine plus clairement qu’elle n’avait été exposée jusqu’à pré-