Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/33

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funeste, qu’il était loin de prévoir, vint lui porter un coup dont il ne put jamais bien se remettre : le 10 janvier 1830, madame Say mourut. Ce n’est qu’aux personnes qui la connaissaient, et qui avaient joui des douceurs de sa société, qu’il appartient de juger de la grandeur de cette perte, et des effets qu’elle produisit sur son mari.

M. Say prévoyait, depuis quelques années, qu’il serait emporté par une des attaques auxquelles il était devenu sujet. La perte de sa femme, qu’il supporta néanmoins avec courage, augmenta la force d’un pressentiment qui malheureusement ne tarda pas à se réaliser. Le 15 du mois de novembre 183a, il était sorti pour visiter quelques amis. En revenant chez lui, il entra chez une tante, sœur de sa mère. Il éprouva tout à coup une de ses attaques, et ne reprit plus connaissance. Il expira le lendemain, après une agonie de quatorze heures, entre les bras de ses enfans. Il était âgé de 66 ans. Il a laissé quatre enfans : deux fils et deux filles.

Les ouvrages de M. Say sont trop connus et ont eu, de son vivant, un succès trop rapide et trop étendu, pour qu’il soit nécessaire d’en donner ici une analyse ; mais il ne sera peut-être pas inutile à l’histoire de la science défaire remarquer les principales causes auxquelles ce succès doit être attribué.