Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/437

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lonté se fondait sur les idées les plus systématique qui furent jamais, c’est-à-dire sur une nature des choses qu’il s’était figurée, plutôt que sur une pâture des choses observée et constatée par l’analyse. Lorsqu’on lui disait une vérité qui le contrariait, il répondait : Vous vous trompez. Lorsqu’on lui représentait une chose comme impossible, il prétendait que ce mot-là n’était pas français.

« La vraie sagesse des nations est l’expérience. Voyez comme raisonnent les économistes… »

Qui le sait mieux que les économistes, dont tout le travail consiste à mettre en ordre des expériences, à rendre compte des faits, à étudier comment arrivent leurs conséquences ? Et c’est précisément contre l’inflexibilité de ces principes, que se révoltent ceux qui mettent leur volonté à la place de la nature des choses. Les variations de la température de l’atmosphère disloquent ou font crouler un pont de fer : est-ce la trahison, qui lui vaut cet échec ?

« Voyez comme raisonnent les économistes[1] ; ils nous vantent sans cesse la pros-

  1. La suite fait voir que par le mot économistes, Bonaparte n’entendait pas uniquement les sectateurs de Quesnay, mais ceux qui suivent la méthode d’Adam Smith, ceux qu’on appelle quelquefois économistes politiques.