inspiré les tromperies les plus honteuses et les plus viles prostitutions ? Page 13.
Je croirais m’écarter de mon sujet, si j’attaquais la vérité de telle ou telle religion ; je dois seulement prouver qu’elles n’ont point amélioré les mœurs du genre humain. J’examinerai ensuite si elles n’ont pas sur les hommes une influence plutôt funeste que favorable. Ce qui suit ne s’adresse pas aux vrais croyans, mais aux gens, peut-être plus nombreux, qui, ne croyant pas, sont néanmoins persuadés qu’il est dangereux de désabuser le vulgaire.
Que les religions n’ont pas amélioré les mœurs du genre humain ; c’est une vérité dont l’histoire offre malheureusement des preuves trop multipliées. Les temps de la plus grande dévotion ont toujours été les temps de la plus grande férocité, de la plus profonde barbarie ; les temps que chaque nation aurait voulu pouvoir effacer de ses annales. Les païens n’ont abandonné les sacrifices humains, que lorsque les lumières de la philosophie eurent ébranlé, chez les principaux d’entr’eux, la croyance de leurs pères. Il fallut détruire la religion des druides pour abolir des horreurs du même genre. Le peuple le plus humain de l’Orient est le peuple chinois ; or le pouvoir y est entre les mains de l’empereur et des mandarins, qui sont tous des hommes éclairés et philosophes ; et les peuples mahomé-