Page:Say - Olbie.djvu/74

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quel point l’autorité publique peut porter ses regards dans les détails de la vie privée sans violer la liberté naturelle, sans gêner le développement des facultés de l’esprit. Hors l’avilissant espionnage, il n’en existe peut-être qu’un seul moyen. L’autorité ne saurait, sans tyrannie, scruter les motifs : qu’elle s’empare des résultats. À Lacédémone, deux frères eurent un procès : les éphores condamnèrent le père à l’amende, et le punirent ainsi de n’avoir pas inspiré à ses fils plus de désintéressement, plus d’amour mutuel.

Mais pour exercer une telle jurisdiction, est-ce assez de nos tribunaux modernes, qui connaissent des délits que les lois défendent, et non des vertus que la morale prescrit, et qui ne prennent jamais aucune décision que sur des preuves juridiques ? Ne pourrait-on imiter, au moins dans quelques points, la censure des anciens ?

On est trop porté à croire que de certaines institutions, mises en pratique chez