ses voisins, à sa commune ; de la bonne éducation qu’il donne à ses enfans… Non, je ne crains pas de le dire : si la majorité d’une nation se trouvait composée de tels hommes, cette nation serait la plus heureuse de la terre ; il ne serait pas difficile de prouver qu’elle en serait encore la plus riche et la plus puissante.
J’ai considéré jusqu’à présent le bonheur comme récompense : il mérite d’être aussi regardé comme moyen. Il adoucit les mœurs qu’aigrit l’infortune. Mais la joie n’est pas le bonheur, et les feux d’artifice ne font pas le moindre bien à la morale. Le bonheur véritable se compose, non de plaisirs, mais d’une satisfaction soutenue, et de tous les instans. Aussi les Olbiens furent-ils convaincus qu’ils travaillaient pour les mœurs en multipliant les douceurs et les agrémens de la vie.
Leurs villes, leurs villages étaient rians, leurs habitations commodes, propres, et