Page:Say - Olbie.djvu/93

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ses membres s’offraient par-tout à leurs yeux, par-tout aussi ils lisaient leurs devoirs envers elle.

Le langage des monumens se fait entendre à tous les hommes ; car il s’adresse au cœur et à l’imagination. Les monumens des Olbiens retraçaient rarement des devoirs purement politiques, parce que les devoirs politiques sont abstraits, fondés sur le raisonnement plus que sur le sentiment, et enfin parce que leur observation suit nécessairement de l’observation des devoirs privés et sociaux, qui, pareils à ces brins dont se composent les plus gros cables, forment dans leur ensemble le lien le plus solide du corps politique. Les Olbiens n’avaient qu’un Panthéon des grands hommes, et plusieurs Panthéons pour les vertus. Ils ne se bornaient pas à élever un temple à l’Amitié, et à poser au-dessus de son portail un écriteau de bois, portant ces mots : À l’amitié. On y entrait, et tout rappelait à l’ame les douceurs que procure ce sentiment