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Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1818.djvu/34

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quoi écrire des choses qui ne valent pas la peine d’être lues, et si elles ne sont pas dignes du public, pourquoi en donner la préférence à ses amis ? À qui persuadera-t-on que lorsqu’on imprime c’est pour n’être pas lu ?

Les lettres de madame de Sévigné, en partant deux fois par semaine, se succédaient peut-être un peu trop rapidement. Cela ne laissait pas aux événemens importans le tems de se présenter ; et elle envoyait souvent à deux cents lieues des récits qui ne méritaient pas de passer au-delà du château voisin. Elle le sent elle-même ; elle dit : Quand je relis mes lettres, je suis toujours tentée de les brûler en voyant les bagatelles que je mande. Mais dans ces cas-là la forme valait mieux