Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1818.djvu/47

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J’ai eu lieu de connaître un auteur de roman qui ne se piquait pas d’avoir un style correct, ni même élégant, ni de peindre avec vérité les mœurs et les caractères des hommes, ni de corriger leurs vices, leurs travers, toutes qualités dont il fesait peu de cas ; mais il se piquait d’avoir beaucoup d’imagination, car il disait qu’on en trouvait un peu dans ses ouvrages. Aussi était-ce la qualité qu’il prisait pardessus toutes les autres. Mais y avait-il réellement de l’imagination dans ses romans ? Oh non ! L’imagination ne consiste pas à produire une foule de personnages et d’événemens ; il faut encore, quant aux événemens, avoir trouvé, sans longueurs, le moyen de les amener,