Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, I.djvu/12

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sciences. Elle n’a plus admis que des conséquences rigoureuses de faits bien observés, et a rejeté tout-à-fait ces préjugés, ces autorités, qui, en science comme en morale, en littérature comme en administration, venaient toujours naguère s’interposer entre l’homme et la vérité.

Mais on n’a peut-être pas assez remarqué qu’il y a deux sortes de faits. Il y a des faits généraux, ou constans, et des faits particuliers, ou variables. Les faits généraux sont le résultat de l’action des lois de la nature dans tous les cas semblables ; les faits particuliers sont bien aussi le résultat de l’action des lois de la nature, car elles ne sont jamais violées, mais ils sont le résultat d’une ou de plusieurs actions modifiées l’une par l’autre, dans un cas particulier. Les uns ne sont pas moins incontestables que les autres, même lorsqu’ils semblent se contredire : en physique c’est un fait général que les corps graves tombent vers la terre ; cependant nos jets d’eau s’en éloignent. Le fait particulier d’un jet d’eau est un effet où les lois de