Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, II.djvu/33

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ne produisant ni utilité, ni intérêt ; et lorsque chacun est ainsi muni de la portion de numéraire que comportent ses affaires et sa fortune, la société entière en a tout ce qu’il lui en faut.

On peut s’en rapporter à l'intérêt personnel, du soin de tirer le meilleur parti du numéraire qui excède les besoins de la circulation. Prétendre que l'état fait une perte de tout celui qui franchit ses frontières, c'est prétendre qu'un manufacturier s’appauvrit de tout l'argent qui sort de ses mains pour aller acheter les denrées ou les matières premières de son industrie ; c’est prétendre que les particuliers, dont après tout l'état se compose, font des cadeaux de toutes les sommes dont ils se séparent.

Qu'il nous suffise que le numéraire demeurant en circulation dans le pays, est borné par les besoins de la circulation du pays.

Dans cet état de choses si l'on trouve le moyen de remplacer les deux tiers du numéraire ou de la marchandise-monnaie par des billets, il est évident que, dès cet instant, il y a deux tiers de cette marchandise qui deviennent inutiles pour la circulation intérieure. Cette surabondance fait baisser sa