Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, II.djvu/73

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solution et l'en retire, ou lorsqu'il la tient à un prix qui équivaut à un refus de vendre.

Or il n'y a que la portion de marchandise qui est en circulation, suivant l'explication qu'on vient de voir, il n'y a que cette portion, dis-je, qui exerce quelqu'influence sur son prix. La portion qui n'existe pas encore, la portion qui est réservée soit pour la consommation, soit pour tout autre usage que la vente ou l'échange, est, relativement au prix, comme si elle n'existait pas.

Il est impossible de partager l'opinion de Montesquieu quand il dit que le prix des choses dépend du rapport qu'il y a entre le total des denrées et le total des monnaies[1]. Il se fonde sur ce qu'une chose qui n'est pas dans la circulation aujourd'hui, peut y être demain. Mais, en premier lieu, le fait est contraire à cette proposition. Il y a des denrées encore existantes consacrées à la consommation et qui ne peuvent rentrer dans la circulation ; il y en a d'autres fesant office de capital, et qui sont tellement engagées dans l'acte de la production, qu'elles ne

  1. Esp. des lois, Liv. XXII, ch. 7.