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Page:Say - Traité d’économie politique, 1826, I.djvu/102

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nades, les haillons de l’indigence mêlés aux enseignes du luxe ; en un mot, les plus inutiles profusions au milieu des besoins les plus urgens.

Il y a sans doute dans l’état social des maux qui tiennent à la nature des choses, et dont il n’est pas permis de s’affranchir entièrement ; mais il y en a un grand nombre d’autres auxquels il est non-seulement possible, mais facile de remédier. On s’en convaincra en lisant plusieurs endroits de ce livre. Je pourrais ajouter même que beaucoup d’abus pourraient être corrigés chez presque toutes les nations, sans qu’il en coûtât le moindre sacrifice aux privilégiés qui en profitent ou qui s’imaginent en profiter. Bien plus : il y a des changemens qui seraient dans les intérêts de tous, qu’aucuns dangers ne sauraient accompagner, et qu’on repousse uniquement parce qu’on méconnaît à beaucoup d’égards l’économie des sociétés. La plupart des hommes ignorent la part importante qu’ils peuvent retirer des avantages communs à tous.