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Page:Say - Traité d’économie politique, 1826, I.djvu/104

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ment à l’abri de l’enivrement de la grandeur et des travaux forcés de l’indigence ; c’est dans la classe où se rencontrent les fortunes honnêtes, les loisirs mêlés à l’habitude du travail, les libres communications de l’amitié, le goût de la lecture et la possibilité de voyager ; c’est dans cette classe, dis-je, que naissent les lumières ; c’est de là qu’elles se répandent chez les grands et chez le peuple : car les grands et le peuple n’ont pas le temps de méditer ; ils n’adoptent les vérités que lorsqu’elles leur parviennent sous la forme d’axiomes et qu’elles n’ont plus besoin de preuves.

Et quand même un monarque et ses principaux ministres seraient familiarisés avec les principes sur lesquels se fonde la prospérité des nations, que feraient-ils de leur savoir, s’ils n’étaient secondés dans tous les degrés de l’administration par des hommes capables de les comprendre, d’entrer dans leurs vues, et de réaliser leurs conceptions ? La prospérité d’une ville, d’une province, dépend