Aller au contenu

Page:Say - Traité d’économie politique, 1826, I.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle a été débarrassée, d’un autre côté, d’obstacles plus fâcheux encore. L’autorité des barons et des seigneurs, en déclinant, ne pouvait plus empêcher les communications de province à province, d’état à état ; les routes devenaient meilleures et plus sûres, la législation plus constante ; les villes affranchies ne relevaient plus que de l’autorité royale intéressée à leurs progrès ; et cet affranchissement, que la force des choses et les progrès de la civilisation étendit aux campagnes, suffisait pour rendre les produits de l’industrie la propriété des producteurs ; la sûreté des personnes devenait assez généralement garantie en Europe, sinon par la bonne organisation des sociétés, du moins par les mœurs publiques ; de certains préjugés, tels que l’idée d’usure attachée au prêt à intérêt, celle de noblesse attachée à l’oisiveté, allaient én s’affaiblissant. Ce n’est pas tout : de bons esprits ont remarqué, non-seulement tous ces faits, mais l’action de beaucoup d’autres faits analogues ; ils ont senti que le