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Page:Say - Traité d’économie politique, 1826, I.djvu/71

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de traiter les sciences, en ne recherchant pas ses principes abstractivement, mais en remontant des faits les plus constamment observés, aux lois générales dont ils sont une conséquence. De ce qu’un fait peut avoir telle cause, l’esprit de système conclut la cause : l’esprit d’analyse veut savoir pourquoi telle cause a produit cet effet, et s’assurer qu’il n’a pu être produit par aucune autre cause. L’ouvrage de Smith est une suite de démonstrations qui ont élevé plusieurs propositions au rang de principes incontestables, et en ont plongé un bien plus grand nombre dans ce gouffre où les idées vagues et hypothétiques, les imaginations extravagantes, se débattent un certain temps avant de s’engloutir pour toujours.

On a dit que Smith avait de grandes obligations à Steuart[1], qu’il n’a pas cité une seule fois, même pour le combattre. Je ne vois pas en quoi consistent ces obligations. Il a conçu son sujet bien autre-

  1. Auteur d’un Traité anglais d’Economie politique.