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Page:Say - Traité d’économie politique, 1826, I.djvu/94

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donne ; et pour les combattre, il suffit d’exposer de plus en plus clairement les saines doctrines, et de s’en remettre au temps du soin de les répandre. On se jetterait autrement dans des controverses interminables qui n’apprendraient rien au public éclairé, et qui feraient croire au public ignorant que rien n’est prouvé, parce qu’on dispute sur tout.

Des champions-nés de toute espèce d’ignorance, ont remarqué, avec une confiance doctorale, que les nations et les particuliers savent fort bien augmenter leur fortune sans connaître la nature des richesses, et que c’était une connaissance purement spéculative et inutile. Il convient à l’homme sensé de porter ses vues plus loin. Tous les calculs qui conduisent à la richesse peuvent suffire à l’intérêt personnel dépourvu de moralité ; peu lui importe que ce soit aux dépens d’autrui : l’honnête homme et le publiciste veulent que les biens acquis ne soient pas des dépouilles. Les ressources ruineuses ne suffisent pas à l’entretien de la société ; elles sont fu-