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Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/295

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dans le courant d’une année. Elle n’a rien de commun avec la somme de leurs capitaux, et l’excède toujours de beaucoup, parce qu’elle embrasse, outre la consommation improductive des revenus, la consommation reproductive des capitaux, souvent répétée plusieurs fois dans la même année. Quelques valeurs capitales, il est vrai, ne sont pas entièrement consommées dans l’espace d’une année, comme les bâtimens, les instrumens durables ; mais la plus grande partie des capitaux se consomme et se reproduit plusieurs fois pendant le même espace de temps[1].

Les consommations publiques sont celles qui sont faites par le public, ou pour le service du public.

Les consommations privées sont celles qui sont faites par les particuliers ou par les familles.

Les unes et les autres sont absolument de même nature. Elles ne peuvent avoir d’autre but qu’une reproduction de valeurs, ou bien une jouissance pour le consommateur. Sauf ces deux résultats, toute consommation est un mal contraire au bien qui résulte d’une production : celle-ci est la création d’un moyen de bonheur ; la consommation est la destruction d’un moyen de bonheur.

Il faut comprendre dans la consommation d’une nation, la totalité des valeurs qu’elle consomme, produc-

  1. Un boulanger consomme une partie de son capital en chauffant son four ; mais cette portion de capital est reproduite dès le même jour, et se retrouve dans la valeur du pain. Voilà donc une portion d’un même capital consommée et reproduite 365 fois par an ; la consommation annuelle de cette portion de capital l’excède dans la proportion de 365 à un.