Aller au contenu

Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

duits immatériels, de produits nécessairement consommés en même temps que produits. Telle est celle d’un médecin, d’un fonctionnaire public, d’un acteur.

L’action des facultés humaines, ou l’industrie, quel que soit l’objet auquel elle s’applique, suppose trois opérations :

1o La connaissance des lois de la nature : c’est le fruit des occupations du savant ;

2o L’application de cette connaissance, dans le but de créer de l’utilité dans une chose : c’est l’industrie de l’entrepreneur ;

3o L’exécution, ou la main-d’œuvre : c’est le travail de l’ouvrier.


Industrieux[1]. Ce mot, pris substantivement, veut dire celui ou ceux qui travaillent à la production des valeurs ; c’est-à-dire à la création des richesses.

L’industrieux est ici considéré comme un des moyens de production, et indépendamment des capitaux et des instrumens naturels qui sont ses outils.

L’industrieux qui s’applique à la connaissance des lois de la nature, est le savant. Celui qui s’occupe de leur application aux besoins de l’homme, est un agriculteur, un manufacturier ou un négociant. L’industrieux qui travaille manuellement, guidé par les lumières et le jugement des autres, est un ouvrier.

  1. Quelques auteurs disent les industriels. Ce mot semble être moins dans l’analogie de la langue. On ne dit pas les superficiels, pour les hommes superficiels ; les sensuels, pour les hommes sensuels : au lieu qu’on dit les ambitieux, pour les hommes ambitieux, les séditieux, les religieux, etc.