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Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/323

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On achète un produit, soit avec la monnaie que l’on tire <le la vente d’un autre produit, soit avec ce que l’on paie pour ses frais de production.

Ce qu’il coûte dans le premier cas, est son prix relatif ; Ce qu’il coûte dans le second cas, est son prix réel, ou originaire[1].

Les variations dans le prix relatif changent la richesse réciproque des possesseurs des différens produits, mais ne changent rien à la richesse générale : quand le sucre renchérit par rapport au prix des autres produits, les propriétaires de sucre sont plus riches, mais les propriétaires des autres. produits sont plus pauvres d’autant ; ils ne peuvent plus, avec ce qu’ils possèdent, acquérir la même quantité de sucre.

Les variations dans le prix réel ou originaire d’un produit, c’est- à- dire dans ce qu’il coûte en services productifs, diminuent les richesses des nations quand ce prix hausse, et accroissent les richesses des nations quand ce prix baisse. Chaque famille, en effet, étant obligée à moins de dépense pour ce produit, se trouve avoir plus de ressources pour s’en, procurer d’autres.

Le prix varie nominalement, lorsque, sans qu’il y ait aucun changement dans la quantité de la marchandise monnaie qu’on donne en paiement, il y a un changement dans sa dénomination. Si l’on achète une chose au prix d’une once d’argent qui, frappée en monnaie, s’appelle trois livres, comme à la fin du dix-septième

  1. C’est ce prix qu’Adam Smith appelle le prix naturel ; mais ce prix n’a rien de plus naturel qu’un autre. Il est fondé sur le prix courant des services productifs, comme le prix relatif est fonde sur le prix courant des autres produits.