Aller au contenu

Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/331

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chose de fait, et n’en considère qu’accidentellement le fondement et les conséquences. En effet, on ne peut rechercher la manière dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses, que lorsqu’il peut y avoir des richesses, et il ne peut y avoir de richesses créées, distribuées et consommées, sans propriété.

La propriété offre aux hommes le plus grand des encouragemens pour acquérir des richesses, et par conséquent pour la production.

On appelle aussi propriétés les choses possédées.

La propriété la plus incontestable est celle des facultés personnelles, car elle n’a été donnée à nul autre. La plus incontestable est ensuite celle des capitaux ; car elle a été originairement acquise par l’épargne, et celui qui épargne un produit pouvait, en le consommant, détruire tout autre droit que le sien sur ce même produit. La moins honorable de toutes est la propriété foncière, car il êst rare qu’elle ne remonte pas à une spoliation par fraude ou par violence.


Propriété foncière. Voy. Fonds de terre.

Q.

Quantité offerte ; quantité demandée. On entend ici, par ces expressions, la quantité totale de chaque produit qui se trouve demandée ou offerte pour être échangée dans chaque localité.

Ces quantités dépendent de l’action combinée du besoin qu’on a du produit[1], du degré de richesse des

  1. L’économie politique ne scrute qu’accidentellement les causes de ce besoin, qui sont quelquefois les plus futiles du monde ; telles que la vanité, qui fait rechercher une bague dont le doigt sera gêné ; la gourmandise, qui fait désirer un mets dont l’estomac sera incommodé ; la crainte, qui fait qu’on se pourvoit d’une chose dont on ne se servira jamais.