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Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/337

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leur reconnue. On peut les nommer richesses sociales, parce qu’elles n’existent que parmi les hommes réunis en société.

La valeur des choses (valeur par le moyen de laquelle elles deviennent des richesses sociales) n’est reconnue, que lorsqu’elle peut obtenir par voie d’échange une autre valeur. Valeur reconnue et valeur échangeable ont une même signification.

On est riche soit en produits déjà créés, soit en fonds productifs, c’est-à-dire en facultés de créer des produits.

Quand on est riche en produits déjà créés, quels qu’aient été les frais de leur production, on devient plus riche du moment que leur valeur échangeable s’élève ; on devient plus pauvre du moment qu’elle s’abaisse. Par contre, les consommateurs de ces mêmes produits, sont plus pauvres dans le premier cas et plus riches dans le second. Ces variations ne changent rien à la richesse des nations, puisque ce qui est gagné de cette manière par un homme, est perdu par un autre.

Un fonds productif devient une richesse plus grande lorsque les consommateurs mettent un plus haut prix aux services qu’il est capable de rendre ; ce qui arrive lorsque les circonstances de la société dont on fait partie, s’améliorent, qu’elle devient plus riche et plus civilisée. Un fonds productif est encore une richesse plus grande, lorsqu’on parvient à en tirer, sans plus de frais, une plus grande quantité de produits, ou, ce qui revient au même, la même quantité avec moins de frais. Cette augmentation de richesse est acquise au profit du producteur quand il n’est pas obligé de baisser son prix au niveau des frais de production ; elle est acquise au profit des consommateurs quand le prix n’excède pas les frais