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Services productifs. Ce sont les services rendus par l’homme, les capitaux et les agens naturels dans l’œuvre de la production. Leur prix, quand le service rendu n’est pas gratuit, compose les frais de production.

Le propriétaire du fonds par qui ces services sont rendus peut les exploiter pour son compte, ou vendre à d’autres personnes les services qu’on en peut tirer.

Louer un fonds productif, ou vendre le service productif qu’on en peut tirer, c’est la même chose.

Le propriétaire d’un fonds productif, l’exploitant pour son compte, le produit qu’il en retire, c’est-à-dire la valeur des choses produites, l’indemnise de la valeur des services productifs qu’il a consommés.

S’il vend le service productif d’un fonds, celui qui l’achète est un entrepreneur. La valeur produite est alors au compte de l’entrepreneur, et l’indemnise, bien ou mal, de la valeur des services productifs qu’il a achetés et consommés pour produire.

Les services productifs qui se trouvent avoir un mérite spécial et qui ne peuvent être suppléés par d’autres, exercent une sorte de monopole qui en élève le prix, lorsque d’ailleurs les circonstances font demander les produits qui en résultent. Tels sont les services fonciers que rendent les fonds de terre des vignobles de Bourgogne, et qui se paient plus cher que les services rendus par des vignobles ordinaires ; tels sont encore les services industriels d’un artiste habile. La demande qu’on fait de leurs produits distingués, entraîne la demande des services capables de les fournir ; ces services étant alors plus demandés que d’autres à proportion de leur quantité offerte, leur prix n’a de bornes que celle qu’y mettent les goûts et les facultés des consommateurs.