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Page:Saynètes et Monologues, sér. 3, 1884.djvu/128

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VALENTIN H7

LE COMTE.

Eh bien, chère amiey— pour rester dans la littérature : — avez-YOUS lu la Marquise de madame Sand ? LA COMTESSE.

Non.

LB COMTE.

Cela m’étonne, (u’est une petite nouvelle, cette Marquise^ et c’est un chef-d’œuvre. 11 s’agit là-dedans d’une grande dame fort honnête comme celle dont tous parlez, et qui s’éprend— mais éperdument — d’un comédien, un certain Lœiio,qu’elle aperçoit au théâtre... de loin. Elle s’en éprend si bien que la tête lui tourne et qu’elle écrit à ce monsieur de la venir consoler. Oui,vrairoent. Mais, — et voilà le piquant de la nouvelle, — lorsque le bellâtre arrive chez la marquise, il n’a plus ses vêtements de théâtre et la marquise vient d’être légèrement saignée par son docteur. Oh I une piqûre ! Seulement il en résulte que le paon déplumé— je parle du comédien — n’est plus qu’un geai et que la petite saignée a emporté la grande passion... pzttl... Vous détestez la physiologie, chère amie, mais en voilai LA COMTESSE, soDgenie.

Quoi ! une saignée ?...

LE COMTE.

Une saignée. Une sangsue. Ou un simple changement de costume. Une redingote au lieu d’un pourpoint, un pantalon à carreaux au lieu d’un maillot de soie ! Et, addio ! voila un amour envolé !

LA COMTESSE.

Vous croyez vraiment que le costume ?... LE COMTE.

Vous êtes trop artiste pour n’en pas convenir. Le costume, e’est l’uniforme de l’illusion ! Pourquoi y a-t-il tant de maî-III. 7.