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Page:Saynètes et Monologues, sér. 3, 1884.djvu/236

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LE CHAPEAU CHINOIS

Q^ mon ami Caquelin-Cadety de la Comédie-Française, C’était jour d’audition à rAcadémie nationale de musique. La mise à Tétude d’un onvrage dû à certain compositeur allemand (dont le nom, désormais oublié, nous échappe — heureusement !) venait d’être décidée en haut lieu ; — et ce maître étranger, s’il fallait ajouter créance à divers memoranda publiés par la R&oue des Deux-MondeSt n’était rien moins que le fautewr d’une musique nouvelle 1 Les exécutants de l’Opéra ne se trouvaient donc rassemblés aujourd’hui que dans le but de tirer, comme on dit, la chose au clair en déchiffrant la partition du présomptueux novateur. La minute était grave. Le directeur apparut sur le théâtre, et vint remettre au chef d’orchestre la volumineuse partition en litige. Celui-ci l’ouvrit, y jeta les yeux, tressaillit, et déclara que l’ouvrage lui paraissait inexéci» table à l’Académie de musique de Paris.

— Expliquez-vous, dit le directeur.

— A Messieurs, reprit le chef d’orchestre, la France ne saurait prendre sur elle de tronquer, par une exécution défeetueuse, la pensée d’un compositeur à quelque nation qu’il appartienne.,. Or, dans les parties d’orchestre spéciliées par l’auteur figure... un instrument militaire aujourd’hui tombé en désuétude et qui n’a plus de représentant iiu 13.