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Page:Saynètes et Monologues, sér. 3, 1884.djvu/95

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84 LES LILAS BLANCS

posaient tantôt sur le poignet entre le gant et la manchette, tantôt là, sur le cou, derrière la nuque, pour y mettre un de ces longs baisers silencieux qui vous secouent de la tête aux pieds. (Tristement, a^c on sonpir de regret.) Maintenant, CO U’OSt plus ça !... Monsieur va au club... (Très-agitée.) Non, il ne va pas au clubl... landis que je 6uis seule, ici, à l’attendre, il me trompe, j’en suis certaine... Oh ! mais je me verfcrai... je me vengerai, et dès demain encore... (sue saisit son bonqaet et, de rage, le jette loin d’elle.) Ah I CO Sera facile , lOS OCCasiOUS nO manquent pas... (Ramassant le bouquet, repeiftante.) PaUVre inUOCOUt boaqueti j’ai passé ma colère sur lui, comme s’il était cause du chagrin qui m’arrive... Suis-je injuste !... Le voilà tout abîmé... Les tiges des lilas sont brisées... Louise le portera dans ma chambre et, cette nuit, son parfum bercera mon rêve. (Surprise.) Quo vois-jo ! une lettre ? — (Trèt-btrignée.) Une lettre écrite au crayon ?... Voyons ça. — (usant.) c Je vous » aime, je vous aime éperdument ! Mes regards vous l’ont » dit, sans doute, et c’est pour cela, cruelle, que vous m’évitez. Moi, je meurs du désir de vous répéter ces mots à » genoux. Une occasion se présente ; laissez-moi en proûter. » Cette nuit, dès que vous vous retirerez du bal, chez vous. » Ne vous inquiétez de rien, toutes mes dispositions sont • prises. » (stupéfaite.) Pas de signature. (e11« pose son bouquet sur un guéridon.) Je parlais de vengeance tout à l’heure, la voilà la vengeance 1 L’occasion est belle, ce me semble, et si je voulais bien... (Réfléchissant.) Voyons, avaut tout, il s’agit de connaître le nom de celui qui a osé m’adresser le billet. Je ne me suis séparée de mon bouquet qu’au moment où je prenais possession du piano afin d’accompagner Julia qui, vivement sollicitée, allait chanter le Vallon. Or, Julia était à ma droite, et, à l’autre bout du piano, accoudé sur la console, il y avait le comte Maxime de Ferry, l’aide de camp du général Boissier. Nous étions isolés dans notre coin. Les autres invités jouaient de l’éventail ou écoutaient à distance. (s’assoTant.) Si j’ai bonne mémoire, personne ne s’est approché de nous, personne. C’est donc ou Julia, ou